| ACCUEIL | Télévision | Chargé de production |

Télévision

Chargé de production

En 1983, la SFP organise un concours interne pour devenir chargé de production. Le chargé de production est l’homme qui gère une production, aussi bien dans ses aspects administratifs, que financiers, humains et (un peu) artistique. C’est lui qui engage les techniciens, les comédiens, les chanteurs ; c’est lui qui réserve les moyens : studios, matériels ; c’est lui qui est l’interlocuteur du réalisateur depuis la conception du produit jusqu’à sa diffusion.

Ce métier correspond tout à fait à la "scène primitive" de mes vacances. Je me retrouve à la charnière des deux mondes, entre ombre et lumière.

Je passe le concours avec succès et je commence ma nouvelle vie avec une émission en direct, le dimanche, produite par Domnique Cantien et Béatrice Esposito, Champions , animée par Michel Denisot. L’émission dure trois heures et alterne les séquences de variété en direct depuis le mythique studio 102 de la Maison de Radio France, et les directs sportifs. Je suis chargé de la production de cette émission en duo avec une chargée de production "confirmée" Jacqueline Borne.

L’année suivante, je m’occupe de l’émission, elle aussi mythique, de Michel Polac, Droit de réponse . Un direct, aussi, tous les samedis soirs.

Le direct est quelque chose de vraiment grisant, mais aussi de très stressant. Tout peut réellement arriver ! Et avec Polac, j’ai connu le stress des alertes à la bombe et des envahissements pas toujours souhaités. Durant le direct, j’occupe en régie une sorte d’"aquarium" où j’ai quelques boutons (comme dans la scène primitive !). Situé en hauteur, j’ai une vue sur l’ensemble de la régie. Je suis en permanence relié avec le chef d’antenne. C’est la personne de la chaîne qui peut à tout moment couper l’antenne pour que certaines images ne soient pas diffusées. Si un problème se produit en studio, je dois l’avertir et il reprend la main. Il diffuse alors en général un documentaire animalier le temps que l’on puisse régler le problème sur le plateau.

Mais la fiction me manque. A cette époque commencent à apparaître des fictions tournées en vidéo avec des rythmes très rapides. C’est Henri Spade (l’homme des "36 chandelles", connu pour ses colères impitoyables) qui gère ces fictions à la SFP. Il est producteur délégué, c’est-à-dire qu’il décide de tout (choix des scénarios, du réalisateur, des comédiens) et vend le produits "clefs en mains" aux chaînes. Peu de gens aiment travailler sur ces séries, qu’on a surnommées les "Spaderies" ou les "Speederies", tellement les rythmes sont accélérés. Pourtant, elles restent d’un excellent niveau et l’équipe qui s’occupe de ces séries est très soudée.

J’entre dans ce service en 1984 et je vais m’occuper de la production de nombreuses fictions : "Le Vent du large", "Madame et ses flics", "Les bas-fonds de Paris", "La tête dans les nuages", etc…


Cet article vous a plu ? Partagez-le sur Facebook :

La télévision n’est plus ce qu’elle était

La télévision que j’ai connue aux Buttes Chaumont, celle des Raisins Verts de Jean-Christophe Averty, des variétés de Maritie et Gilbert Carpentier, celle du Grand Echiquier de Jacques Chancel, de Droit de réponse de Michel Polac, n’existe plus.

En 1988, avec la multiplication des sociétés de production dirigées par des animateurs, la télé a pris un virage. Moins de directs, moins d’exigence, moins de respect du public... et des travailleurs du spectacle.

Aujourd’hui je ne regarde plus à la télévision que les séries américaines, comme Medium, Supernatural, Cold Case, Les Experts, Desperate Housewives, qui sont remarquables — et les documentaires des chaînes thématiques du satellite.

La télévision ne me manque pas. Je suis toujours entre ombre et lumière... mais dans d’autres domaines maintenant !

couverture
  • Ces vies dont nous sommes faits

  • Le récit de l’aventure qui m'a conduit à partir de 1987 de la découverte de mes vies antérieures à l’univers de la boxe pieds-poings et des cités de banlieue.

  • Acheter
  • En savoir plus