J’entre à la SFP en 1976. Deux ans plus tôt, Valéry Giscard d’Estaing a décidé le démantèlement de la vieille ORTF en 7 sociétés distinctes : trois chaînes de programme (TF1, Antenne 2, France Régions 3), une chaîne de radio (Radio France), une chaîne de production (SFP), une chaîne dédiée aux archives et à la formation (INA) et une chaîne de diffusion (TDF).
La SFP est une énorme machine de production. Elle emploie plus de 4.000 personnes. Elle dispose de nombreux studios, dont les mythiques studios des Buttes Chaumont. Elle détient également, basés à Issy-les-Moulineaux, les moyens de vidéo mobile qui couvrent tous les évenements sportifs, tel le Tour de France. En 1978, elle va créer à Bry-sur-Marne un nouveau centre où elle rassemble les équipes film, des studios de film, des salles de mixage et de montage, et des ateliers de décoration.
La réforme de l’ORTF a prévu que les sociétés de programme pourront faire appel à n’importe quelle société pour produire des programmes, et pas seulement à la SFP. L’avenir économique du "monstre" SFP n’est donc pas assuré.
Le premier président de la SFP, Jean-Charles Edeline, a été à la tête de l’UGC. Pour cette raison, à l’origine, la SFP a plutôt une vocation de production cinématographique. Quand j’y entre en 1976, j’ai vraiment le sentiment d’aller travailler dans le cinéma ! Mais très vite, Jean-Charles Edeline se rend compte que la SFP est avant tout un outil de télévision et il signe avec les sociétés de programme des accords pluriannuels pour garantir une activité régulière à la SFP.